Le 28 juin 1944, vers 19 h à Buhulien

Une trentaine de patriotes de la compagnie FTP Roger Barbé, commandée par Corentin André le capitaine Maurice, dissimulés derrière un talus, tendent une embuscade contre un camion gazogène de marque Diamont immatriculé 3882 RN8, travaillant pour l'entreprise Todt (nom de l'ingénieur allemand qui conçu les blockhaus) à Pont Albin appelé également Les Quatre Vents en Buhulien à environ 1 km du bourg en direction de Guingamp sur la route nationale N167 (devenue D767).
Le camion dans lequel se trouvent deux soldats russes et deux français travaillant pour la Todt venant de Perros-Guirec transporte des futs d'essence, il se rend à Pommerit-le-Vicomte pour aller y envoyer 1000 litres d'essence.
Les FTP attaquent le véhicule à la mitraillette et au fusil mitrailleur, de nombreuses traces de balles seront visibles à l'avant du véhicule.
Le chauffeur du véhicule de nationalité française Lucien Desbois est tué, un des passagers français également Théodore Frei est blessé à la cuisse gauche par deux éclats de grenades, les patriotes le transportent dans une ferme située à 200 m, l'un d'eux armé d'un pistolet automatique porte un brassard avec une croix rouge lui fait un pansement et demande au fermier de s'occuper de lui.
Yves Derrien, visé par l'un des soldats russes, plus prompt que ce dernier le vise et le blesse, il est achevé sur place à la mitraillette.
Avant de quitter les lieux plusieurs grenades sont lancées sur le véhicule qui prend feu avec à son bord le soldat russe tué.
Le groupe décroche et prend à travers champs la direction de Rospez le lieu d'implantation du maquis.
C'est ce même groupe de FTP complété par 70 autres qui subira l'attaque de Coat-Névénez en Pommerit-Jaudy le 9 juilllet 1944.
Le deuxième soldat russe réussit à s'enfuir et va prévenir la kommandantur de Lannion.
Immédiatement après, un détachement allemand se rend sur les lieux et fouille les taillis environnants sans résultat.
Le civil français tué est Lucien Despois "Bouboule", né le 11 juin 1914 à Boulogne-sur-Seine (Seine), chauffeur mécanicien à l'entreprise industrielle de Paris, 68 rue du Faubourg Saint-Honoré, employé pour le compte de cette entreprise à Perros-Guirec, demeurant à Pléhérel, marié sans enfant.

Sources : rapport de gendarmerie n°329 de la brigade de Lannion, Yves Derrien.